L’activité bouillonnante de l'entreprise Concept Vapeur

Rue Nicéphore-Niépce, il y a une inventivité stéphanoise dont la pertinence ne fait pas photo. La TPE Concept Vapeur y conçoit et fabrique des nettoyeurs vapeur professionnels, substitution verte aux détergents à l’efficacité éprouvée.

Pour Philippe Saby, « Voir, petit à petit, la marque pour laquelle je travaillais abandonner le monde professionnel, la qualité pour le prix, voir ses nettoyeurs fabriqués en Chine partir en déchetterie au bout d’1 ou 2 ans, parfois à la sortie du conteneur pour un carton abîmé, ça m’a plus que lassé : ça m’a atterré. ». La tâche ne faisait plus sens pour lui.

Malgré son poste de responsable national des ventes au sein de ce grand nom italien du nettoyage vapeur, il s’est associé avec Jean-Christophe Martinez, son chef des ventes division Professionnels, pour créer, fin 2013, Concept Vapeur, Petit poucet du secteur. Le duo sait de quoi il parle : ce sont des technico-commerciaux connaissant les produits sur le bout des doigts.

Philippe Saby est d’ailleurs titulaire d’un DUT génie mécanique de l’université Jean-Monnet. Brevetée, leur technologie se décline en six machines destinées aux professionnels et une aux semi-professionnels. Un monde (crèches, hôpitaux, Ehpad, hôtellerie...) longtemps réticent à placardiser les détergents malgré une efficacité au moins équivalente.

Des machines de nettoyage écologiques et 100 % local

« Il y a un avant et un après l’obtention, en 2018, de la norme Afnor de désinfection : ça nous a mis sur un pied d’égalité avec la chimie. »

Employant deux salariés, Concept Vapeur assemble, avec l’appui d’apprentis pour l’usinage en bac pro au lycée Sainte-Barbe, ses machines et vend les accessoires allant avec. La TPE fait dans le 100 % made in France... Le 100 % made in Loire/Haute-Loire, plutôt : coques plastiques de Saint-Pal-de-Chalencon, châssis de Bonson, chaudière de Saint-Étienne, électronique de Saint-Jean-Bonnefonds et Renaison.

Il y a 3 ans, une étude de l’école des Mines a démontré que sa solution était 80 % moins impactante en émissions CO² que la chimie. Elle est aussi bien plus rapide (1 seconde contre 5 minutes à surface équivalente !), consomme moins d’eau, n’émet pas de molécules cancérigènes et ne suscite pas d’allergies.

D’où l’idée de plancher, avec l’aide de la Cité du design, sur un balai vapeur grand public libéré de l’obsolescence programmée.

Ce n’est pas tout : un labo du CNRS pense que la technologie Concept Vapeur pourrait remplacer la chimie dans la lutte contre le frelon asiatique. Une recherche aux premiers résultats très encourageants.