Quand la voie du langage est bloquée, l’art peut aider. Des Stéphanois de 4 à 18 ans, Marlène Le Gigan en a accompagné ainsi plus d’une centaine en 15 ans. Elle est art-thérapeute.
Parallèlement à son cabinet, elle participe au Dispositif réussite éducative (DRE) de la Ville, déployé dans les quartiers prioritaires : Crêt-de-Roc- Soleil, Tarentaize-Beaubrun-Couriot ou encore La Cotonne-Montferré.
Le DRE s’adresse, dès 2 ans, aux élèves qui habitent ces quartiers ou y sont scolarisés, en situation de carence sociale, éducative et de décrochage scolaire. Ils sont adressés par des éducateurs ou enseignants avec l’accord des parents, sinon à la demande directe de ces derniers.
Un accompagnement personnalisé est proposé, en fonction de la situation.
Pour beaucoup, cela passe par l’art. « Ma discipline, c’est d’abord la sculpture. J’ai toujours été très sensible au lien entre psychisme et art, explique Marlène Le Gigan, 50 ans. J’ai exercé dans la médiation artistique, passé 10 ans en instituts médico-éducatifs avec des ados, avant de me former spécifiquement à l’art-thérapie. »
Les enfants qu’elle accompagne ont énormément de mal à dialoguer. Pour y remédier, pas de conversation sur le canapé mais un suivi pas à pas, via des propositions de réalisations artistiques incitant à penser à ce qu’ils ressentent, ce qu’ils ont vécu cette semaine-là de positif, de négatif, ce qu’ils ont fait avec leurs amis, etc.
« Cela travaille l’estime de soi. Quand vous voyez, à la fin du cycle, des gamins très renfermés expliquer posément à leurs parents leurs oeuvres, c’est une victoire. Ils ont alors compris leurs possibilités. »