Fond avec décoration de marque Portrait : La double vie de Séréna Charpy

Sacrée championne de France en Nationale A en mai dernier, la gymnaste stéphanoise, également médecin du sport, parvient à mener de front ses deux carrières, sportive et professionnelle.

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Plus de 3h d'entrainements, 4 fois par semaine 

Dans quelques minutes, ce jour là, Séréna Charpy va se lancer dans une séance d’entraînement qui devrait durer un peu plus de... trois heures. Répéter, encore et encore, les exercices sur les quatre agrès du complexe Seraph-Berland, à l’Étivallière, où elle a passé, et passe encore, plus de temps que chez elle.

Rien d’impressionnant à en croire la jeune femme de 28 ans, qui s’astreint à ce régime quatre fois par semaine. Cette rigueur, en plus de son talent et de son expérience, font partie des ingrédients qui ont permis à la Stéphanoise de décrocher, en mai dernier, à Oyonnax, le titre de championne de France en Nationale A, catégorie 21 ans et +

Ça restera probablement comme l’un de mes meilleurs souvenirs. Je m’étais fixée des objectifs que j’ai tous atteints, avec le titre et les finales aux barres asymétriques et à la poutre. Ça prouve qu’il ne faut jamais se dire qu’il est trop tard ou que ce n’est plus possible. 

Séréna Charpy

Génération Émilie Le Pennec

Née à Saint-Étienne, Séréna a commencé la gymnastique en région parisienne où ses parents, tous les deux professeurs d’éducation physique et sportive (EPS), exerçaient à l’époque. Les Charpy ont ensuite déménagé dans la Drôme où elle a été repérée, alors que je n’avais aucune vocation pour le haut niveau, assure l’intéressée. 
Elle rappelle qu’elle est de cette génération qui a vu Émilie Le Pennec remporter la médaille d’or aux barres aux Jeux Olympiques d’Athènes, en 2004. Ça fait rêver les petites filles !

 Séréna avait 10 ans quand elle a intégré le Pôle France de gymnastique de Saint-Étienne, où elle est restée jusqu’en 2011. Contrainte de faire le deuil du haut niveau, sa passion pour la gym est restée plus forte que tout, ce qui l’a poussée à poursuivre en section sport-études, au lycée Tézenas-du-Montcel, avec son club, l’Indépendante stéphanoise.

Des études de médecine en parallèle

L’autre perf’ de cette étonnante jeune femme est d’avoir, en parallèle, réussi à mener des études de médecine. 

Mon expérience au Pôle, où je faisais des semaines de 30 heures de gym, avec trois heures quotidiennes de cours, m’a permis d’acquérir et de développer des capacités d’organisation.

commente sobrement Séréna Charpy.

Elle est désormais médecin du sport au CHU de Saint-Étienne et à la Clinique universitaire du sport et de l’arthrose (CUSA)

Deux univers qu’elle prend soin de ne pas mélanger. 

Comme elle n’évoque jamais, par pudeur, qu’elle est la grande soeur de Grâce, ancienne gymnaste qui pratique désormais la course à pied. Et aussi d’une certaine... Lorette, actuelle capitaine de l’équipe de France de gymnastique et médaillée de bronze par équipe aux derniers championnats d’Europe de Leipzig, quelques semaines seulement après son propre titre.