Groupe de la Majorité Municipale
L’importance du PLF dans le budget communal
Le projet de loi de finances (PLF) se présente, pour les finances des collectivités territoriales, comme une charte vivante, modelant chaque année le socle sur lequel repose l’édifice des services publics locaux, des investissements structurants et de la cohésion sociale. Sa portée excède largement la simple articulation d’une arithmétique budgétaire : il fixe les horizons, trace des frontières, et, parfois, aiguise les tensions qui accompagnent la recherche de l’équilibre entre autonomie locale et exigences nationales de maîtrise des comptes publics.
Dès son adoption, le projet de loi de finances engage les collectivités dans une dynamique de gestion nuancée, où l’État – garant des grands équilibres macroéconomiques – les invite à partager l’effort collectif de redressement financier. Ici, l’enjeu est double : d’une part, assurer la continuité et la qualité des services publics du quotidien ; d’autre part, participer à la réduction du déficit national, sans entamer l’essence même de l’autonomie locale.
À travers la loi de finances, les flux de dotations, de compensations et de mesures fiscales se redessinent année après année. En 2025, par exemple, les collectivités font face à de nouvelles contraintes : moindres recettes de subventions, hausse des contributions obligatoires, réévaluation des bases fiscales, ou encore déclin partiel de certains concours de l’État. Mais la loi prévoit aussi des garde-fous : revalorisation partielle de la dotation globale de fonctionnement, assouplissement sur certains taux de prélèvement ou mesures de soutien ciblées pour maintenir la vitalité des projets locaux.
Le projet de loi de finances est aussi le lieu où se cristallise le débat sur l’autonomie financière des collectivités. Cette autonomie, pourtant inscrite dans la Constitution, se heurte aux réformes successives de la fiscalité locale et aux évolutions des modes de financement. Nombre d’élus s’inquiètent d’une dépendance croissante aux transferts de l’État, au détriment d’une capacité d’action enracinée dans le tissu local, capable d’inventer des réponses adaptées à la pluralité des territoires.
Enfin, il ne faut pas oublier que, derrière chaque chiffre, il y a des réalités humaines et territoriales : les collectivités territoriales réalisent près de 60 % de l’investissement public en France. La vigueur de la vie locale – écoles, voirie, transitions écologiques, solidarités – dépend pour une large part de cette machinerie budgétaire que déroule, année après année, le projet de loi de finances.
Ainsi, ce texte n’est jamais une simple formalité : il façonne le quotidien des communes, départements et régions, conditionne leur capacité à relever les défis d’un monde changeant, et demeure le reflet, souvent contesté, de la grande conversation démocratique entre l’État et ses territoires.
Le Groupe de la Majorité Municipale